Même s’il n’entre pas dans notre ligne éditoriale habituelle de commenter l ‘actualité en dehors de notre petit monde, il nous a semblé que les mesures prises par le gouvernement, n ‘allaient pas dans le sens d’une sécurisation accrue de nos routes et qu’ il était temps désormais que des citoyens raisonnables attachés autant à une circulation sereine qu‘à leur liberté de circuler en sécurité et sans contraintes et dans le respect de la réglementation, s’expriment avec fermeté. Trop, c’est trop.
Le Club 356 soutient les actions en cours oraganisées par l’ AFFTAC (www.afftac.fr)
Ci-dessous un article d’ Autoactu.com
Suppression des avertisseurs de radars : "Une décision économique avant tout" pour le député Franck Marlin
Hier lors de la mobilisation organisée par l’AFFTAC pour manifester contre la suppression des avertisseurs de radars, le député UMP Franck Marlin a condamné une décision du gouvernement davantage "économique" que sécuritaire.
Plusieurs centaines de personnes ont répondu présentes hier à Paris à l’appel à la mobilisation de l’association des fabricants d’avertisseurs de radars (l’AFFTAC) pour manifester contre la décision du gouvernement d’interdire la vente et l’utilisation de leurs appareils. Le grand succès de l’association tenait surtout à la forte couverture médiatique de cet évènement, témoignant ainsi d’un sujet devenu résolument politique.
D’ailleurs, le député UMP de l’Essonne Franck Marlin était présent aux côtés des membres de l’AFFTAC* et des associations de défense des automobilistes venues soutenir le mouvement (40 millions d’automobilistes et La ligue de défense des conducteurs). Cette décision ainsi que celle portant sur la suppression des panneaux indiquant le positionnement des radars, "c’est du n’importe quoi", a-t-il clamé rappelant qu’elles avaient été prises sans aucune concertation et de façon unilatérale contrairement à ce qui "s’appelle la démocratie".
Pour ce "dissident" au sein de la majorité - soutenu par dix autres députés désormais - il s’agit d’une décision visant "encore une fois à taper dans le portefeuille des automobilistes". Même analyse pour le président et fondateur d'Inforad, Jean-Georges Schwartz : "je ne veux pas être langue de bois ; je pense sincèrement que la motivation du gouvernement est économique".
30% des recettes des radars dédiés au désendettement
La loi de finances pour 2011 a modifié la répartition de l’affectation des recettes des amendes issues des radars. Depuis cette année donc, 30% des recettes des radars sont désormais dédiés au désendettement de l’Etat. Or, même si les radars sont de plus en plus nombreux, le rendement de chaque radar diminue à mesure que le comportement des automobilistes s’améliore tandis que les dépenses nécessaires à leur entretien ne peuvent pas baisser. Les derniers chiffres disponibles de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) concernant la vitesse datent de décembre 2010. Ils indiquent que depuis 2002, la vitesse moyenne des automobilistes et des motards est en baisse constante. Elle se situe désormais à 79,3 km/h contre 91 km/h début 2002. La réduction de la vitesse moyenne s’accompagne en outre d’une baisse des excès de vitesse, les dépassements de plus de 30 km/h ne représentant plus que 0,57% des cas constatés (-9,5% sur l’année 2010) et les dépassements de plus de 50 km/h - visés par les nouvelles mesures du gouvernement - ne représentant que 0,07% des cas constatés.
Au vue de ces différents éléments, on peut en effet s’interroger sur les véritables motivations de ces deux décisions ; sont-elles sécuritaire ou économique ? "Economique avant tout", avance Franck Marlin. "Reportons le milliard d’euros issu du produit des amendes sur l’amélioration des infrastructures et notamment des réseaux secondaires, et là nous ne douterons plus des motivations du gouvernement", a-t-il dit.
La vitesse n’est pas le facteur principal d’accident
Pour Laurent Hecquet, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, ce discours économique est dangereux. "Nous sommes pour la réinstallation des panneaux indiquant le positionnement des radars parce qu’ils étaient initialement censés alerter les conducteurs qu’ils entraient dans une zone dangereuse. Dans ce sens, les radars ne devaient pas gagner de l’argent mais seulement pénaliser ceux qui mettaient leur vie et celles des autres en péril alors qu’ils étaient prévenus du risque de rouler à une vitesse trop élevée", explique-t-il. "Si les automobilistes perçoivent les radars comme une "pompe à fric", l’enjeu sécuritaire des radars sera totalement inexistant."
Le problème fondamental reste surtout que les propositions du gouvernement ne traitent pas la principale cause des accidents de la route, est venue défendre l’association. "30% des accidents ont lieu alors que les automobilistes roulent en ligne droite. Dans la majorité des cas, c’est alors l’endormissement du conducteur qui est en cause. C’est ce problème qu’il faut traiter en urgence en installant des bandes sonores sur tous les réseaux routiers (et pas seulement sur les autoroutes comme le prévoit le gouvernement)", souligne M. Hecquet.
Rendre la réglementation compréhensible
Un endormissement expliqué en partie par l’obligation de rouler en dessous de la vitesse que pourrait normalement autoriser l’environnement (pas de trafic, beau temps, etc.), a toujours défendu l’ancien champion de France et d’Europe des rallyes,Bernard Darniche.
Désormais président fondateur de l’association Citoyens de la route qui prône "la sérénité routière", Bernard Darniche n’a néanmoins pas souhaité soutenir le mouvement de l’AFFTAC. "Même si je partage fermement l’idée qu’il faut cesser de stigmatiser la vitesse et plutôt repenser la réglementation pour la rendre compréhensible et par conséquent respectée par tous, je ne voulais pas défendre des sociétés commerciales (Coyote, Inforad, etc, NDLR)" , explique-t-il. "Nous devons défendre des usagers et non pas des sociétés qui ont eu la maladresse dès le départ de communiquer uniquement sur la possibilité qu’offraient leurs boîtiers d’éviter les radars. Leurs appareils sont très utiles parce qu’ils permettent d’être informés en direct de l’état du trafic et de rester ainsi en alerte sur les éventuels dangers à venir. Je défends ces outils pour la sérénité qu’ils apportent dans la mobilité et les futures solutions qu’ils peuvent permettre d’appliquer dans cet objectif, mais je ne veux pas être le défenseur de sociétés commerciales", insiste M. Darniche.
Stratégie Sarkozienne
Pour M. Darniche, le "positionnement" des fabricants des avertisseurs est d’ailleurs la cause première de l’acharnement du gouvernement à vouloir les interdire. "Michèle Merli (la déléguée interministérielle à la sécurité routière, NDLR) m’a confirmé que la communication faite au départ par les fabricants pour vendre leurs appareils avait fortement "agacé" le gouvernement. Elle m’a en outre affirmé qu’il ne reviendrait pas sur cette décision". Une information confirmée par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant lui-même : "Nos décisions ne seront absolument pas remises en cause", a-t-il déclaré hier.
Pour M. Darniche, il ne serait toutefois pas invraisemblable que le gouvernement décide de réinstaller les panneaux et de n’interdire que les avertisseurs de radars. "De cette façon, le gouvernement aura atteint son objectif premier de supprimer les avertisseurs tout en redonnant du crédit au discours de Nicolas Sarkozy qui promettait lors de l’installation des premiers radars que cela se ferait en toute transparence (pour informer les automobilistes des zones dangereuses)".
L’automobile, un instrument de vie pas de mort
La sécurité routière est devenue plus que jamais une "affaire politique" regrette Bernard Darniche. "Il faut mettre en place une politique de la mobilité et faire naître une réglementation intelligible pour qu’elle soit respectée par tous", défend-t-il. "L’automobile n’est pas un instrument de mort mais un instrument de vie. Si les Pouvoirs publics continuent à mener cette politique de culpabilisation des automobilistes, ils vont gréver leur mobilité et l’économie du pays. Une mobilité entravée c’est 0,4 point du PIB qui est supprimé".
Emilie Binois
(*) : Coyote, Inforad, Wikango, Avertinoo, Eklaireur et Takara
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