Jean-François Penillard nous a raconté sa visite chez Peter Hoffman (Classic-Parts) qui a pu ajouter à sa forêt de quatre arbres, la 718 RSK reconstruite sur les pauvres restes de celle avec laquelle Jean Behra se tua à Berlin le 1er Août 1959.
L 'occasion de refaire un peu d' histoire. Jean Behra en cette saison 59 avait réussi à se procurer un volant chez Ferrari après une piteuse saison 58 avec BRM. Mais l' affaire avait tourné court au GP de Reims ou le bouillant Behra qui avait abandonné sur rupture de piston, n' avait rien trouvé de mieux que de balancer son poing dans la figure de Tavoni, le Team manager de la Scuderia de l' époque. Ben quoi ? Pas grave, l' ami Jean avait décidé de poursuivre sa saison avec ses propres montures et son team, tant en Sport avec une 718 RSK qu' en F2 avec sa Behra-Porsche, une 718 RSK modifiée en monoplace par Colotti. Il s'était donc engagé en ce 1er Août 1959 au Grosser Preis von Deutschland avec cette voiture. Mais c'est hélas lors de la course des Sports qui figurait en ouverture de ce GP, qu'il devait trouver la mort, tout en haut du "mur", la fameuse "Nordkurve" de l' Avus,qui avait miraculeusement échappé à la destruction lors de la bataille de Berlin. Ce virage relevé à 45° avait été utilisé par la Flak (DCA) pour y poster à son sommet des socles en béton qui supportaient des canons anti-aériens. Que se passa-t-il exactement ? La piste était humide, mais il n' est pas impossible non plus que les pneus de la RSK n' aient pas bien supporté la charge que leur imposait le virage très relevé, pris à haute vitesse par un Behra parti le couteau entre les dents afin de préparer au mieux le GP qui suivait. La voiture sortit tout en haut du mur et s' écrasa contre le socle des canons de la Flak. Le pilote projeté contre le mat d' un drapeau, fut tué sur le coup.
Le lendemain, un gamin d' une douzaine d' années, s' en vint avec son père revoir cet endroit maudit qui avait coûté la vie au grand champion qu'il admirait. Il y ramassa ces quelques petits bouts de peinture et de magnésium trouvés là, afin d' en garder pour toujours précieusement le souvenir. Je les ai bien sûr toujours.
Les voici.
CDP, Avus Nordkurve, le 2 Août 1959
Peter Hoffmann m'a dit que les contraintes-dues à la vitesse dans le virage relevé- sur la suspension arriére et les pneus étaient telles que le flanc exterieur du pneu aurait touché la carrosserie ,provoquant sa surchauffe et son éclatement...la -sinistre- théorie parait plausible...
Rédigé par : | 22 septembre 2008 à 23:02
J' ai un petit doute sur la théorie de Peter Hoffmann. Une carrosserie alu comme celle du 718 ne me parait pas susceptible de provoquer un tel échauffement. Une entaille peut-être. Mais il faut se souvenir qu' après la Nordkurve, l' Avus se caractérisait par deux très longues lignes doites (en fait l'autoroute Berlin-Hannovre) qui étaient reliées par un épingle, la Südkurve également relevée ayant été détruite. Je privilégierais donc plutôt un éclatement sans préavis d'un pneu peut-être légèrement dégonflé et surchauffé justement par les longues lignes droites prises à fond juste avant le virage fatal.
Rédigé par : CDP | 23 septembre 2008 à 19:35
La suite, la suite !
Qui a ramassé ces reliques et à partir de quoi a été faite la reconstruction?
Rédigé par : Philippe Colleu | 24 septembre 2008 à 14:10
Bonjour,
Le 5 Juillet 1959, lors de la 3e Coupe Internationale de Vitesse/F2, j'ai pris une photo de la BEHRA-PORSCHE (718?) n°46 de Colin DAVIS (arrivé 9e).
Celle de Hans HERMANN -n°48- est 2e, derrière la COOPER-BORGWARD de Stirling MOSS.
J'ai aussi la photo de la PORSCHE 718 RSK n°42 de Wolfang VON TRIPS, arrivé 5e : spyder à phares obturés, trappe avant,et...clignotants!
Dites-moi comment passer les 2 photos.
Cordialement, J-L DROPSY
Rédigé par : Jean-Louis DROPSY | 15 novembre 2014 à 16:59