Le vendeur Carlos était mécanicien chez VW dont le réseau distribuait Porsche à cette époque au Canada. Il avait repris d’un client la voiture vendue neuve à Montréal en 1965.
Lorsque nous avons pu le voir le coupé était complet, entièrement démonté en 1976 dans des petites caisses restées à l’abri dans un garage chauffé, la mécanique refaite, tous éléments matching : moteur, boîte, ouvrants, roues, réservoir, clés, cadrans .. mais la coque était dans un état déplorable, après un travail de tôlerie et de carrosserie saboté par un soi-disant artisan spécialisé. Tout ce qui avait été fait était à défaire et à refaire dans les règles de l’art.
Carlos a toujours espéré pouvoir restaurer sa voiture, mais aucun carrossier de Nouvelle-Ecosse, où il avait déménagé, n’a pu ou voulu reprendre cette lourde opération de tôlerie. Après tant d’années, découragé, il a mis ses petits bouts de voiture en vente et Raynald et moi avons pris le pari de la remettre sur la route dans un délai de 2 ans.
Il nous a fait promettre de revenir lui présenter une fois terminée.
Ce que nous avons fait la semaine dernière.
En guise d’assistance rapide pour accompagner la SC Champagne dont c’était le premier grand voyage, nous avons décidé de prendre le coupé Meissen blau qui en a vu d’autres ..
Le premier soir nous devions rejoindre Terry à Moncton au Nouveau-Brunswick, ou plus exactement dans sa bonne ville de Dieppe, rebaptisée ainsi en 1952 en souvenir des soldats canadiens morts lors du malheureux débarquement de Dieppe en 1942 (la tragique "opération Jubilee»).
Nous sommes repartis le lendemain vers la Nouvelle-Ecosse pour rencontrer Carlos et sa femme Margaret, dans leur villa à l’ouest d’Halifax sur la magnifique côte atlantique. Carlos était ému aux larmes en découvrant sa voiture ressuscitée.
Le temps de se rappeler quelques souvenirs, de prendre quelques photos, de boire un verre (il produit lui-même son vin!) et de promettre de se revoir, nous avons repris la route du retour par la côte acadienne face à l’Ile du Prince-Edouard, pour profiter des paysages magnifiques, des fruits de mer et de cette ambiance si particulière de l’Acadie, tellement attachée à son histoire et à la langue française, aux couleurs de son drapeau bleu-blanc-rouge (avec une étoile jaune dans le bleu), reproduites fièrement sur quantité de bâtiments ou d’objets typiques (cages à homards par exemple).
Le passage à Caraquet, la capitale autoproclamée de l’Acadie était obligatoire, ne serait-ce que pour déguster sur le port flétans et pétoncles fraichement pêchés. Pas tellement le temps de flâner, nous quittons l’Acadie par Bathurst puis Campbellion pour traverser la Gaspésie par la splendide vallée de la Matapédia jusqu’au Bas Saint-Laurent à Rimouski, dernière étape de notre voyage avant le retour au bercail pour les deux 356 et leurs passagers.
Le bilan de ce galop d’essai de près de 2.800 km fut extrêmement satisfaisant pour la SC, confortable et silencieuse, le moteur refait à neuf (il y a 40 ans) s’est très bien comporté, il est puissant et coupleux, les trains roulants sont parfaits, le freinage efficace. Il reste une légère hésitation à l’accélération. Les Solex usagés en sont la cause, leur réfection prochaine solutionnera le problème, de préférence à leur remplacement par des Weber (c’est interdit par Valentin). Les pièces et outils apportés n’ont jamais servi, la seule mécanique a été la vérification du niveau d’huile. La consommation d’essence totale à allure soutenue s’est établie à 6,5 litres aux 100 pour le coupé A et 9,5 litres aux 100 pour la SC, davantage gavée par ses carburateurs et avec des rapports de boîte un peu plus courts.
Merci à Raynald, Gino et Terry, et aux innombrables signes de sympathie et d’amitié sur les routes envers nos deux petites voitures. On s’est bien amusé. On va recommencer.
Cédric
Il y a 2 ans : plein de boîtes de 356 SC dans la grosse boîte du Chevrolet
Il y a 2 ans : plein de pièces de 356 SC dans la caisse de la 356 SC : en fait, pas une pièce n’a manqué !
Hiver 2017 : sortie d’usine ?
Le tracé de notre voyage fin août 2018. On ne le dirait pas sur cette carte, mais le Canada c’est grand.
1ère étape à Moncton (NB) on avait soif : justement, le patron de la Pump House Brewery est un ancien pompier. La Fire Chief’s Red Ale est la meilleure.
Halifax : avec Carlos et Margaret, émus de revoir leur ancienne voiture 42 ans après
Carlos n’en croit pas ses yeux. Raynald lui confirme que c’est vrai.
On the road again
...and again...
...and again
Pas du 5 étoiles, mais on est entre potes, une sortie d’gars comme disent nos amis québécois.
à Shediac : une bleue une jaune, une bleue une jaune
On reprend des forces au Caraquette à Caraquet
Le phare de Grande Anse au Nouveau-Brunswick
Dans la vallée de la Matapedia
Au bord du Saint-Laurent : on rentre au bercail
La dernière plaque de la 356 SC avant sa restauration : le dernier enregistrement date de décembre 1976 .. D’où notre curiosité, et en fin de compte, ce voyage.