C ‘est un superbe document que nous transmet Serge, heureux propriétaire d’un Cab BT6. Un essai complet comme seul l’ Auto-Journal savait en faire, d’une 356 S90 par l‘inoubliable André Costa, dans l ‘édition du 26 janvier 1961. Avec des moyennes stratosphériques à la clé, bien entendu pas sur autoroute, une infrastructure routière particulièrement rare en France en ce début des années 60. Qu’on en juge, 440km d’essai parcourus en 3h41 à la moyenne de 119,4 km/h. Parfaitement obscène aujourd’hui. Criminel, même…
Je me suis interrogé sur le titre retenu “Allez vous rhabiller..” qui n’est guère flatteur pour notre protégée. A la réflexion, il s’agit d’une critique à un conservatisme que l’on reprochait à Porsche à une époque où la carrosserie des 356 qui en fait le charme aujourd’hui semblait mériter une “modernisation”. André Costa ignorait sans doute qu’il lui faudrait patienter 2 années encore , mais que ces vielles fringues en Super 90, un tissu léger et résistant serait encore aussi à la mode 50 années plus tard !
On appréciera a passage la qualité de l ‘essai qu’on peut comparer avec ce que la presse nous propose aujourd’hui. Moins de photos mais beaucoup plus de texte intéressant et bien écrit et en prime un superbe “écorché” de René Bellu réalisé tout exprès..
Des artisans d’art. Et d’essais.
A titre de comparaison pour ce qui concerne le prix de la 356 en 1961, les 28000 NF de l‘époque représenteraient 41500 € aujourd’hui.(source INSEE). Un peu moins cher que le prix de base d’un Boxster ? Pas si chère finalement Monsieur Costa..Surtout dans cet état !!
(Merci à Serge pour cette excellente contribution)
Jean-François Pénillard nous fait parvenir avec ces quelques mots une Carte de voeux très particulière.
Pour bien commencer l'année , je vous "confie" cette carte de vœux 1957 , authentique , signée Huschke Von Hanstein adressée au Père de mon Ami Tony Grosjean . Der "RENNBARON" alors Directeur du département "CARRERA" de chez Porsche , avait livré en personne , à ses heures perdues (?) une Pré-A qu'ils avaient été cherché à l'usine ( en 1954 ou 55) . Dés lors , en bon commerçant , il leur adressait régulièrement ses vœux qu'il signait fort modestement Hansti...
L ‘étrange histoire d’une Porsche 356 Cabriolet psychédélique
Par Wallace Wyss
Traduit par CDP
Janis Joplin était une rockstar à la voix rocailleuse. Sans doute à cause de son penchant pour le bourbon-wiskhey qu'elle sirotait à même la bouteille. La petite blonde de Port Arthur (Texas) en a bousculé plus d'un, dans le monde du rock pendant quelques années trop brèves. (Elle aurait plus de 70 ans aujourd'hui si elle avait survécu à tous ses excès) A l'époque beaucoup de rockstars avaient épousé la cause du "Peace and Love" et des babas cool, mais d'autres étaient un peu plus extravagants et n'hésitaient pas à investir dans des voitures hors de prix, parce que, quand-même ils les méritaient non ? Alors Janis s'offrit une Porsche. Sa réputation commença à s'établir en 66 avec un groupe d' acid Rock, The Big Brother and the Holding Company puis grandit encore quand la musique de Haight-Ashbury, le quartier hippie de San Francisco devint vraiment à la mode aux US. Janis qui vivait à San Francisco allait aussi souvent à Los Angeles pour enregistrer et tout au long du Sunset Strip quiconque était un peu “quelqu'un” se devait d'avoir une bagnole montrable. En 68 elle débarqua donc un jour chez un Dealer Porsche de Beverly Hills (Probablement Otto Zipper) et déboursa 3500 $ (certains disent plutôt 7000 $) pour un Cab 356 C d'occasion qui attendait dans le show-room. Mais cette voiture était oyster white. Pas terrible pour une rock star déjantée. L'histoire raconte qu'elle demanda alors à son copain Dave Richards, un roadie de son groupe Big Brothers, de sortir ses pinceaux et de repeindre la 356 dans un esprit psychédélique tout à fait dans le coup. Le même genre que la Rolls Phantom V des Beattles, mais avec des fleurs, des papillons, des signes astrologiques et même un portrait de son orchestre. Tout ça pour 500 $ et un mois de boulot. Une fois ce superbe résultat achevé, Janis se rendit rapidement compte qu'elle avait un problème. Chaque fois qu'elle se garait quelque part tout le monde savait qu'elle était dans le coin. Pour la discrétion ce n'était pas gagné. Evidemment, ce qui devait arriver arriva. Tandis qu'elle était en scène au Winterland de San Francisco, une bande d'abrutis lui piqua sa voiture. Mais que voulez-vous faire avec une voiture aussi identifiable et donc impossible à vendre ? Alors les voleurs décidèrent de la repeindre. Mais pas dans une jolie couleur du nuancier Porsche. Non directement à la bombe. Et en gris battle ship… Mais évidemment les idiots ne sont même pas allés au bout du job. La voiture fut identifiée et restituée à Janis qui se mit en quête d'un peintre capable de refaire la peinture de Richards, à partir de photos, ce qui fut fait. Certains disent aussi que ce n'est pas elle qui refit la peinture mais son jeune frère, Michaël Joplin, après sa mort, alors que la voiture avait été simplement stockée en l'état. La voiture fut ensuite prêtée à Albert Grossman, le manager de Janis qui lui-même la prêta à d'autres musiciens. En 1975, quand Michael Joplin décida de récupérer la 356, elle n'était plus qu'une ruine roulante et devait être complètement refaite. Ensuite ça devient un peu moins clair car il y a pas mal de Joplin's replicas qui circulent ici ou là. La plupart des experts s'accordent cependant à reconnaître que la vraie occupe une place d'honneur au Rock and Roll Hall of Fame and Museum de Cleveland, auquel elle a été confiée par la soeur de Janis, Laura Joplin. Mais il y a encore plein de points à éclaircir, et si par hasard vous avez l'un ou l'autre détail, je suis preneur pour la prochaine édition de mon livre Incredible Barn Finds
Janis Joplin succomba le 3 octobre 1970 à 27 ans au Landmark Hotel de Los Angeles d'une overdose d'héroïne, alors qu'elle finissait d'enregistrer son dernier album avec son fameux Mercedes Benz.
Oh Lord, won't you buy me a Mercedes Benz ? My friends all drive Porsches, I must make amends
Oh mon Dieu, pourquoi tu ne m’achète pas une Mercedes ? Tous mes copains ont des Porsche et il faut que je me fasse pardonner..
Même si ces quelques phrases de l’ère hippie se comprennent comme une sorte de blues contre la société de consommation et le bonheur factice qu’elle procurait , c’est bien le plaisir de conduire sa petite Porsche qui avait conduit Janis à finalement faire comme ses amis.
Dans les années 50 et pour les trompe-la-mort qui trouvaient que la gravité ne suffisait pas à accélérer leur course, il y avait aussi le ski tracté. Derrière moto ou bien derrière voiture. On imagine les risques pris. Et bien entendu, la 356 s’y révélait parfaitement adaptée, grâce à son excellente traction et à sa maniabilité. Le célèbre Otto Mathé avait même construit tout exprès une monoplace légère à moteur de 356 qui excellait dans ces compétitions. Coeurs fragiles s’abstenir..
Parmi les multiples dérivés de notre fidèle Flat 4, figure, on le sait peu, un moteur marin. Réalisé à partir d' un moteur stationnaire, lui-même optimisé pour fonctionner à régime constant, le type 729 est cependant resté un moteur refroidi par air, grâce à l'adjonction d'une 2ème turbine de refroidissement. Ce moteur équipa d' abord le bateau de Ferry Porsche puis fut proposé à la vente associé à ne transmission zdrive à double hélice contre rotatives.
Voir également article sur les dinghies de course à moteurs Porsche de Jacques Bornhauser. Site webCNC ( Cercle Nautique Classique)
http://www.cmc-retronautisme.fr/historique.pilote.htm
C ‘ est assez peu connu, mais le moteur 356 a été développé en version avion sous le Numero 678, avec des évolutions 678-0 à 678-4 . Son poids léger et son refroidissement par air l’y prédisposait en effet, de même que sa puissance spécifique.
D ‘une cylindrée de 1580 cc, le 678-4 dans son ultime évolution développait 75 CV à 4600 tours/mn. Les principales modifications par rapport à sa version automobile comprenaient une lubrification par carter sec, un double allumage par magneto, des supports moteurs différents et un réducteur pour l’hélice. Homologué en mai 1959, il en fut produit environ 100 exemplaires (sous réserves) . Une de ses applications principales fut le motoplaneur Rhein-Flugzeugbau RW-3 (22 ex) à hélice poussée installée sous le stabilisateur arrière et entrainée par un arbre la reliant au moteur lui-même, placé en position centrée derrière le pilote.
La carrosserie Zagato à laquelle on doit de magnifiques carrosseries réalisées le plus souvent sur des châssis anglais (Aston-Martin) ou italiens (Alfa-Romeo, Lancia, Abarth) parmi bien d’autres, a néanmoins à son actif deux réalisations sur base 356. La première est la plus connue, puisqu’il s’agit de l’icone absolue des 356, la 356 Carrera Abarth dont Carlo Abarth avait confié la robe au célèbre atelier avec lequel il entretenait des relations suivies pour ses propres modèles. Leur toit caractéristique à double bulle trahissait la patte magistrale des maitres carrossiers de Milan.
Mais il en est une autre bien moins connue puisqu’il s’agit d’un modèle unique hélas détruit dans l’accident qui coûta la vie à Claude Storez, lors des Routes du Nord 58, sur le circuit de Reims.
Claude Storez avait débuté sa carrière de pilote sur une Simca Sport puis sur une 356 en 1952, tout en assurant quelques prestations remarquées sur des René Bonnet (victoire de classe aux 24H de Spa 1953). Champion de France des Rallyes sur 356 Carrera en 56 et 57, il finissait 6ème du Tour de France 57 avec son Speedster Carrera derrière rien de moins que 4 250 GT et la 300 SL de Stirling Moss. Désireux de gagner du poids et de l’aérodynamisme, Sorez achetait un Speedster Carrera en 58 qu’il faisait livrer chez Zagato, afin de le modifier sérieusement. Zagato ne fit pas les choses à moitié et lui livrait en retour, après un passage à Stuttgart pour contrôle et remontage de la mécanique, une carrosserie Grand Sport très découpée et équipée de deux ailerons sur les ailes arrière. Un ensemble efficace sur les circuits rapides car avec son petit 1500 quatre arbres, il finissait second derrière Gendebien lors du Tour de France 58, sur le très rapide circuit de Reims. Quelques mois plus tard hélas, lors des Routes du Nord 59, il était accidenté sur le même circuit avec cette auto après avoir percuté une borne kilométrique alors qu’il chassait derrière la 250 GT de Noblet en compagnie de la 356 de Gonzague Olivier. Ejecté de la voiture, il décédait peu après, sans que l’on sache exactement les raisons de cette accident. La presse de l’époque relatait que Storez avait fait une touchette la nuit précédente à l’avant droit, ce qui aurait pu provoquer une casse mécanique ou un blocage de roue fatal.
La voiture détruite n’a jamais été retrouvée. Une raison suffisante pour le département Heritage de Zagato de la reconstruire. Zagato s’est en effet donné la possibilité de rééditer celles de ses réalisations, dont l’intérêt historique et l’exclusivité, de même que la documentation technique encore disponible les y autorisent. A une condition, que le modèle original ait disparu. Une démarche intéressante à l’heure où les répliques des modèles les plus rares et les plus chers pullulent, puisqu’il s’agit là d’ une véritable réédition de modèle unique exécutée par son créateur original. Une Sanction 2, comme le disent les britanniques.
Seule petite infidélité, la reproduction est équipée d’un moteur culbuté en lieu et place d’un 1500 4 arbres. Pas facile d’en trouver un, c’est vrai.
Fait remarquable, cette réédition a été autorisée par Porsche et en porte donc la marque. Elle est la propriété de Herb Wetanson, un restaurateur New-Yorkais, pilote et collectionneur.
La collection du Musée Porsche compte actuellement 505 exemplaires qui ne peuvent tous être présentés au public. Et parmi eux, des prototypes secrets qui ne virent jamais le jour ou des études réalisées pour le compte d’autres constructeurs…
En avant goût sur cette première vidéo, la toute première 930 qui fut la voiture de Louise Piech, la soeur de Ferry Porsche et dont on nous dit qu’elle n’ était pas équipée de vitres teintées, parce que sa conductrice qui était également peintre et peignait à l’occasion dans sa voiture, ne voulait pas que les couleurs des paysages soient modifiées…On peut penser qu’avec un tel équipage, le retour à la maison était assuré avant que la peinture ne soit sèche.