356 Porsche Club France

La 904 du 7ème jour (7) the end

Et vint enfin le dernier jour. Celui où le maître put enfin contempler, et entendre (Sebring oblige) revivre son oeuvre. Parfaite dans tous ses détails. Jusqu’ à ses phares jaunes, ses pneus Dunlop Racing et cette infinité de détails dont le strict respect de l ‘original, représente une somme d’efforts invraisemblable. Comme la reconstitution de la grille du capot arrière par exemple. Alors comment qualifier ce superbe travail autrement que de résurrection ? Car il ne peut s’agir en aucun cas d’une réplique, même exacte. Bien sûr les restes de la 047 ne lui donnaient guère d’espoir de réapparaître dans l ‘état où elle avait quitté Zuffenhausen. Mais n ‘est-ce pas le cas aussi de bon nombre de voitures dont le destin en compétition a été parfois assez hasardeux et qui furent entièrement reconstruites plus ou moins discrètement et plus ou moins bien, Ou d’autres, simplement abandonnées dans un état qui n ‘autorisait plus aucun espoir et que l‘on vit ensuite remonter en scène, rutilantes comme au premier jour. Sans parler de toutes ces 4 cams converties hâtivement en 6 cylindres. Non c’ est bien de la 047 qu ‘il s’agit ici . Et à ce point de vue la démarche de Daniel Dechaumel est parfaitement sincère et tout à son honneur, comme en témoigne ce document qui ne prétend rien d’ autre que de rendre hommage à la ténacité,  à l‘extraordinaire passion et à la compétence d’un homme qui a voulu réaliser son rêve d’enfant, quitte à y consacrer son 7ème jour pendant plus de dix ans.

Et maintenant ? Vite Daniel, il vous faut un nouveau fil rouge !

   

 

La 904 du 7ème jour: (6) la carrosserie

Un magnifique châssis roulant, c'est sans nul doute une étape décisive, un passage obligé déjà tellement difficile à atteindre. Mais ce n 'est qu' un ectoplasme squelettique. Sans formes et sans vie. Il lui fallait donc au plus vite une robe. En polyester, comme elle aimait les porter pendant ces années Twist et dont Daniel avait réalisé les moulages au plus près des galbes de la belle.

 

Et c'est toujours une grande émotion que de la voir se révéler ainsi, pièce après pièce, sous-ensemble après sous-ensemble et jusqu' à former un résultat définitif. 

 

Et vint enfin le moment de l 'assemblage final et du grand retour de la chrysalide transformée en papillon, avec sa robe apprêtée et à peine dégrossie mais dont les formes tellement évocatrices ne pouvaient laisser personne indifférent. Cette fois Daniel touchait au but. Certes il lui restait de longues heures à lui consacrer qui déborderaient très largement le septième jour. Mais le bonheur était au bout de ce dernier effort. Remontage de la mécanique, faisceau électrique,mise en place des réservoirs et accessoires et enfin..peinture. De quoi rester pensif.

Pour bien démarrer l 'année...

 

Autant démarrer à chaud...On ne laissera pas les cuves des Solex se vider toutes seules et on les maintiendra donc au bon niveau dès lundi 4 Janvier 2010 , avec la reprise de notre traditionnel

Dîner Club du lundi *

En attendant de célébrer le début de cette nouvelle saison

BONNE ANNEE à tous, avec une excellente santé et plein de projets pour vos 356.

* Accès libre pour les membres et sur invitation pour les non-membres

Nos sorties en 2010

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Porsche 356 Genèse d'un mythe

Les livres en Français consacrés à la 356 ne sont pas si nombreux, hélas. En voici cependant un. Il s'agit d' une nouvelle édition  , révisée et refondue de l' ouvrage de Brian Long, The Book of the Porsche 356",  traduit en Français et consacré, nul ne s 'en étonnera, au "mythe" de la 356.

192 pages, 316 photos dont beaucoup de photos originales et intéressantes pour que rien ne soit laissé dans l 'ombre. Un index des numéros de châssis ainsi et c'est plus rare qu 'un chapitre consacré aux meilleurs réplicas complète un ensemble qui permet, pour les nouveaux venus ou les aspirants à la 356  de remettre un peu en ordre toute cette magnifique saga.

Plus de détails ou pour commander sur le site de Motors Mania

La 904 du 7ème jour (5) Le châssis

Première étape donc, la construction du châssis. Une oeuvre en soi. On en mesure ici toute la complexité, mais également la parfaite conformité à l 'original. (photo de gauche, source usine)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et quitte à le refaire, le châssis bénéficia des modifications et renforts apportés par l 'usine en cours de développement afin d' en garantir la parfaite solidité. Vint ensuite le montage des éléments de suspension, avec un problème de taille: l 'impossibilité de trouver des porte-moyeux arrière originaux. Il fallut donc en refabriquer, les fusées avant étant, quant à elles, d' origine, de même que les triangles de suspension ou les demi-arbres ainsi que les cardans de transmission.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais un projet pareil n 'est jamais un long fleuve tranquille. Les obstacles apparaissent au fur et à mesure de son déroulement et sont autant de défis qu 'il faut franchir sans se décourager, tandis que le temps passe...Et quand il manque une pédale à un pédalier, il faut bien en confectionner une qui soit la plus assortie possible à partir d'une pièce de 911 et ce n 'est qu 'un exemple ( good job Franck).

Alors afin que tout ce temps passé ne soit pas trop prélevé sur les moments passés en famille, et bien l 'idéal c'est d' y insérer le projet 047. Et c'est ainsi que ce châssis assemblé petit à petit et au fur et à mesure de la résolution des problèmes qu 'il posait, trôna plusieurs années durant dans la "family-room" de notre inarrêtable Daniel. Juste à côté du baby-foot des enfants et de la table à repasser de Madame. Si ce n 'est pas de la passion partagée, ça y ressemble très fortement quand-même.

Et puis vint enfin le grand jour où moteur et boite furent installés dans un châssis devenu roulant. La partie mécanique était donc enfin achevée, alors que neuf années avaient passé depuis le début de cette histoire. L'affaire n 'était pas encore gagnée, mais le panneau "Arrivée" commencer à se profiler à l 'horizon. Restait à réaliser la carrosserie et l 'assemblage final. Patience...

Le programme des activités Club pour 2010

L 'avant-programme des activités Club pour 2010 est en ligne. Une année particulièrement riche en évènements divers et variés. De quoi vous donner l 'envie de rejoindre le Club si vous n 'en êtes pas déjà membre. D' autant que la cotisation (90€) restera inchangée.

Le programme (non officiel) 2010

La 904 du 7ème jour (4) La genèse du projet

Daniel savait bien qu 'une expédition pareille à la conquête de l 'impossible, c 'était une sorte d' Anapurna qu 'il convenait donc d' aborder, déterminé, certes mais également bien préparé.

Une 904, c'est d'abord un châssis. Ce qui restait de la voiture accidentée n 'était plus guère récupérable, le temps et l 'oxydation dûe à l'incendie ayant fait leur oeuvre. Mais un châssis de 904, c'est un châssis  très léger, réalisé en tôle soudée et donc normalement reproductible par un spécialiste en chaudronnerie, sur la base d' un plan coté et détaillé. Pas à la portée d' un bricoleur, mais jouable. Ce sont ensuite des éléments de suspension, dont certains étaient trouvables en pièces de rechange, mais d'autres comme les fusées ne l 'étaient plus. Obstacle sérieux. Et c'était enfin un moteur, dont le moins qu 'on puisse dire est qu' on n 'en trouve pas tous les jours sur ebay. Mais là, sa botte secrète à Daniel, c'est que justement il en possédait un depuis fort longtemps. Un vrai  587/3 parfaitement original doté de son Sebring également d' origine, qu 'il lui fallait  refaire, le genre de job pas fait pour l' impressionner. Ce ne serait ni le premier ni le dernier.

Pour ce qui concerne la carrosserie en polyester, ce n 'était pas un sujet à prendre à la légère si on ne voulait pas se retrouver avec une pauvre imitation façon tuning. Et si quelques pièces d'origine dont les portes, étaient encore trouvables à des prix d' ailleurs inavouables, il n 'en était plus de même pour l' habitacle et les capots.  Daniel ne se serait peut-être pas attaqué à un tel projet s'il n 'avait pas pu compter sur le soutien de son ami André Pibarot qui accepta  de lui confier la 904-033 pour une restoration complète qui lui permit dans le même temps de  réaliser des moules de carrosserie et  de prendre les dimensions exactes du châssis et des différents organes non disponibles en pièces de rechange et qu 'il lui fallait faire refaire. La 033 deviendrait la mère porteuse de la 047. La garantie d'une authenticité parfaite.

Et bien entendu, Daniel avait également un carnet d'adresse d'artisans spécialisés, capables de répondre avec toute la maîtrise de leur art à un cahier des charges très pointu, que son oeil exercé allait leur imposer. Et il faut bien reconnaître qu 'il y eut quelques changements en cours de route...Nobody is perfect.

Enfin, il fallait du temps, une ressource rare que Daniel décida de puiser dans ses soirées et ses week-ends . Cette 904 serait reconstruite chez lui, à la maison et en dehors de ses heures de travail. Ce serait bien celle du 7ème jour.

(A suivre)

Le Président et les membres du bureau du Club 356 vous souhaitent...

 

Une aquarelle réalisée par  Yuriy Shevchuk . On peut acheter l' original ou des copies au format carte de voeux ou affiche sur le site de l 'artiste.

La 904 du 7ème jour (3) la 047

La 047 naquit à Stuttgart le 11 mars 1964. Livrée à Sonauto, couleur gris métal , intérieur bleu, sans options particulières.

La voiture était destinée à Philippe de Montaigu of Beaulieu qui lui-même en avait fait le présent à son épouse, Annie Soisbault, la propriétaire du Garage Mirabeau et pilote bien connue. (Recommandons à son propos, la lecture de "Femmes Pilotes de Courses Auto" de Jean-François Bouzanquet)

Annie Soisbault engagea la voiture immédiatement aux 6H de Dakar, qu 'elle remporta brillamment le 12 avril 1964, alors que la voiture n 'était d'ailleurs pas encore homologuée en GT. Puis aux Coupes de Paris à Montlhéry le 24 mai où elle termine 4ème du classement GT.

Enfin, associée à Claude Dubois, Annie Soisbault est au départ des 12H de Reims en juin 66. Elle franchit la ligne d'arrivée 13ème au scratch et 6ème GT.

La voiture ne semble pas avoir participé à des compétitions en 65. Elle est par contre vendue le 30 juin à Yves Martin qui décide de l 'engager dans le Championnat de France des Rallyes. On la retrouve au Rallye de l 'Ouest (3ème GT) au Rallye de Picardie (5ème Général), au Limousin, à la course de côte d' Hebecrevon ainsi qu 'au rallye de Lorraine.

Et c'est le drame. Un témoin raconte:

1966 je crois, Gérardmer, montée de la Moselaine*, au moins 4 ou 5 Porsche 904,
nous étions au premier virage et de là, nous avons vu un lueur dans la nuit,
une 904 venait de brûler entièrement. La photo dans l'Est Républicain était impressionnante. 
Je ne me rappelle plus du nom de l' équipage.  (sain et sauf, mais très rapide pour sortir de la voiture)
1966 encore ?, Larrousse sortant du brouillard sur la route des crêtes, seul et comme un fantôme, 
c'est là qu'il a gagné.

Hélas c'était bien elle. Et si l 'équipage s' en était bien sorti, il ne restait plus grand chose parmi les restes calcinés de cette pauvre auto. Quelques pièces éparses ici ou là et le désespoir de son propriétaire.

Mais une belle auto ne meurt jamais. Ou tout au moins, telle le Phénix, elle peut renaître. Et c'est bien ce dont Daniel était convaincu lorsqu' il racheta le peu qui restait de l 'auto et décida de s' attaquer à sa renaissance en décembre 1998.

 

* Il s'agit plus probablement de la Moselotte, lors de la spéciale du Haut du Tôt.

(A suivre)